Qu’est-ce que l’économie?

L’économie est fréquemment limitée à un aspect particulier des comportements humains, celui qui cherche à utiliser au mieux des ressources qui sont rares pour satisfaire des besoins qui sont au contraire multiples et illimités.

L’économie, c’est l’étude de la manière dont la société gère ses ressources rares(1).

Il n’y a toutefois pas d’unanimité sur la définition de la science économique. Celle-ci pourrait, par exemple, être définie de manière plus large, comme l’étude de l’ensemble des comportements liés à la production, à la distribution et à la consommation des biens et des services. Une telle définition est cependant vaste et couvre un ensemble d’activités humaines qui font intervenir des choix économiques, mais aussi politiques ou éthiques. Elle a toutefois le mérite de montrer l’interdépendance des comportements humains et la difficulté de délimiter précisément les domaines respectifs des différentes sciences sociales (économie, sociologie, science politique, psychologie, etc.). La difficulté de préciser les limites de l’analyse tout en reconnaissant les interdépendances est inhérente à l’ensemble des sciences humaines.

Le terme « économie » trouve son origine dans le mot grec signifiant « celui qui tient la maison ».Les similitudes entre économie et ménage sont nombreuses. Gérer un ménage, c’est répartir les travaux domestiques, prendre des décisions sur les dépenses à faire, effectuer des choix : si j’achète une voiture, je ne pourrai pas partir en vacances. On retrouve au niveau de l’économie les mêmes préoccupations : quels types de biens ou de services produire ? comment seront affectées les ressources disponibles comme le travail, la terre ou certains équipements entre les différentes productions souhaitées ? qui décidera de cette production et pour quelles consommations ? comment seront distribués les revenus ? seront-ils dépensés – et à quoi – ou épargnés – et pourquoi ?

La réponse à ces questions suppose des choix, d’autant plus indispensables que les ressources (terre, matières premières, temps de travail, machines, etc.) sont limitées. En étudiant la rareté et les choix qu’elle impose, l’économie participe également au débat sur la répartition des richesses ou sur le développement durable. L’économie représente ainsi un enjeu social et politique. Ces choix peuvent être étudiés au niveau du consommateur, au niveau de l’entreprise ou au niveau de l’ensemble de l’économie.

L’économie est-elle une science ?

Les économistes cherchent à appliquer une méthode scientifique. Comme en physique, il s’agit :

– d’observer la réalité tout en se méfiant des apparences ;

– de construire des théories cohérentes pour lesquelles l’outil mathématique est de plus en plus utilisé ;

– de mesurer la validité de ces théories en les confrontant aux faits.

Il existe cependant d’importantes différences entre la physique et l’économie :

– résultat de millions de décisions, l’économie s’apparenterait plutôt à la météorologie, et il est difficile et sans doute vain de mettre en place des conditions de laboratoire, notamment pour des expérimentations reproductibles ;

– la science économique analyse les comportements de sujets, d’acteurs innovants, de sorte que les régularités observées dans le passé sont toujours conditionnées par leur environnement historique et susceptibles de changer ;

– la science économique elle-même modifie son objet, car les conceptions économiques des acteurs transforment leur comportement.

Ces caractéristiques, propres à toutes les sciences humaines, expliquent la coexistence de théories concurrentes.

Hypothèses et modèles

Pour cerner une réalité complexe, le raisonnement scientifique pose des hypothèses qui aident à mieux comprendre la réalité en la simplifiant. Par exemple, l’analyse du comportement d’un consommateur ne peut pas prendre en considération tout ce qui influence ses décisions ni tous les choix auxquels il est confronté. On va donc simplifier l’analyse, en étudiant la demande d’un bien déterminé en fonction de l’évolution de son prix. Pour définir cette relation, il faut formuler des hypothèses : le revenu du consommateur reste constant, ou ses goûts ne se modifient pas. Ces hypothèses permettent de saisir la relation entre deux variables (la quantité demandée d’un bien et l’évolution de son prix) et simplifient l’étude, ici de la demande d’un bien, de manière à pouvoir mesurer la variation de la demande de ce bien en fonction de celle de son prix.

Les modèles sont souvent exprimés sous la forme de diagrammes ou d’équations. Ils permettent, à partir de quelques hypothèses, de mettre en évidence les relations entre deux ou plusieurs variables. Ces hypothèses seront bien entendu testées, et les modèles qu’elles contribuent à construire seront confrontés à la réalité. Si leur capacité à expliquer une situation est insatisfaisante, les hypothèses seront modifiées et d’autres relations seront définies, de manière à améliorer la théorie, à introduire de nouveaux concepts ou à construire un nouveau modèle. Il est rare qu’une théorie ou une analyse soit tout à fait bonne ou mauvaise. Chacune parvient à expliquer certaines situations et est toujours perfectible. Ce travail constitue l’essentiel de la réflexion scientifique.